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Publié le par bidon quatremille

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BACHELARD (Gaston), 1884-1962 :
BAINVILLE (Jacques), 1879-1936 : Né à Vincennes, le 9 février 1879. Après des études classiques au lycée Henri IV, Jacques Bainville s’orienta vers les lettres et l’histoire. À vingt ans, en 1899, il écrivait son premier ouvrage, Histoire du roi Louis II. Dans les premières années du XXe siècle, il se consacra essentiellement au journalisme, sous la férule de Charles Maurras* qui le fit entrer à La Gazette de France, puis lui confia la rédaction de la rubrique de politique étrangère à L’Action française. Jacques Bainville allait co-diriger cette publication avec Maurras et Léon Daudet, lorsque celle-ci devint un quotidien. Parallèlement, Bainville devait également collaborer à La Liberté, au Petit Parisien, à La Nation belge et à La Revue universelle dont il assura aussi la direction. S’il abordait dans ses articles de multiples sujets, touchant aussi bien à la critique littéraire qu’aux questions financières, sa matière de prédilection restait l’histoire, à laquelle il consacra de nombreux ouvrages parmi lesquels on peut citer Bismarck et la France, L’Allemagne romantique et réaliste, Histoire de deux peuples, La Guerre et l’Italie, Comment est née la Révolution russe, Histoire de trois générations, Les Conséquences politiques de la paix, Le Dix-huit brumaire, Napoléon, Histoire de la IIIee République. Jacques Bainville demeure surtout célèbre comme l’une des grandes figures du courant de pensée monarchiste, dans la mouvance de l’Action française, entre les deux guerres. Mais son engagement politique ne nuisait ni à sa lucidité ni à l’élégance de son style ; et son Histoire de France reste un livre de première importance. Atteint d’un cancer qui ne lui laissait guère d’espoir, Jacques Bainville fut élu à l’Académie française par 20 voix, le 28 mars 1935, au fauteuil de Raymond Poincaré. Il fut reçu quelques semaines avant sa mort par Maurice Donnay, le 7 novembre 1935. Il meurt le 9 février 1936.
BANQUE DE FRANCE :
BARBUSSE (Henri), 1873-1935 :
BARODET (Désiré), 1823-1906 : Né en 1823 en Saône-et-Loire, instituteur et agent s’assurances, il débute dans la vie politique en allant proclamer la République à l’Hôtel-de-ville de Lyon en septembre 1870. Conseiller municipal, puis maire de Lyon, il entre dans l’histoire en se faisant élire député à Paris, le 27 avril 1873, lors d’une élection partielle contre le candidat cde Thiers, Rémusat, évènement qui sera l’occasion de la chute de Thiers. Député de la Seine de 1876 à 1896, il demande la création d’un recueil, dressé au début de chaque législature, qui contient les professions de foi des députés déclarés élus, recueil surnommé, pour cette raison, le « barodet ». Elu sénateur en avril 1896 lors d’une élection partielle, il ne se représente pas au renouvellement de 1900 et meurt six ans plus tard dans la commune de Vincelles (Jura).
BARRÈS (Maurice), 1862-1923 :
Homme politique. Né à Charmes (Vosges), le 17 août 1862, Maurice Barrès est considéré comme le maître à penser de toute une génération. Il le fut tout autant par son œuvre littéraire que par son style de vie. En 1873, il entre en tant qu’interne au collège catholique de la Malgrange, près de Nancy. Quelques années plus tard, Maurice Barrès poursuit ses études secondaires au lycée Poincaré de Nancy, où il est élève de 1877 à 1880. Après avoir obtenu son Baccalauréat, Barrès fait son droit, toujours à Nancy, avant de monter à Paris en 1883. A Paris en 1882 et, sous prétexte de terminer sa licence de droit, il fréquenta le cénacle de Lecomte de Lisle et les milieux symbolistes. Il écrivit quelques articles pour La Jeune France et fonda, en 1884, une revue éphémère, Les Taches d'encre. La découverte de Baudelaire et de Flaubert achève de développer en lui le goût de l’analyse et la trilogie du Culte du moi (Sous l’œil des Barbares en 1888, Un Homme libre en 1889, Le Jardin de Bérénice en 1891) peut apparaître comme un réveil du romantisme et de l’égotisme stendhalien ou comme l’annonce de l’épicurisme de Gide. Il s’agit en effet pour Philippe, le héros de Barrès, de multiplier les émotions et l’analyse de ces émotions. De même, au cours de ses voyages et durant toute sa vie, ce sont des aspects de lui-même que Barrès a cherchés dans les sites illustres (Du sang, de la volupté, de la mort, en 1894 ; Gréco où le secret de Tolède en 1912 ; Un Jardin sur l’Oronte en 1922). Ce dilettantisme fit rapidement de Barrès le prince de la jeunesse ; il offrait à une génération désabusée, dans le culte du Moi, un but immédiat. Ce n’était pour Barrès qu’un étape. Rapidement, il découvrait que la personnalité de l’individu ne se développe que dans l’enracinement, dans les liens avec le sol natal et avec les morts ; ainsi, le déterminisme de Taine, qui insistait sue le pouvoir de la race, conduisait Barrès à chercher ses propres lois dans la terre lorraine et dans le culte de la patrie. L’individualisme se change sans contradiction en nationalisme, et l’indépendance en engagement. Parallèlement à sa carrière d’écrivain qui lui assura un succès précoce, il se lança dans la politique. Boulangiste par anticonformisme et par rébellion contre l’ordre établi, en janvier 1889, il lança à Nancy un journal, Le Courrier de l'Est, et en octobre, il fut élu député de Meurthe-et-Moselle. L’affaire Dreyfus qu’il vécut comme une menace de désintégration de la communauté nationale l’incita d’emblée à se placer dans le camp des antidreyfusards dont il devint l’un des chefs de file. Dès lors, sa pensée s’orienta vers un nationalisme traditionaliste, plus lyrique et moins théorique que celui de Maurras, mais fondé sur le culte de la terre et desgmorts. Candidat malheureux à Neuilly, lors des élections législatives de 1893, il fit jouer au Théâtre Libre, en février 1894, une pièce interdite par la censure théâtrale, Une journée parlementaire, puis, pour défendre ses idées, il fonda, en septembre 1894, son propre journal quotidien, La Cocarde. Il écrivit surtout, entre 1897 et 1902, la trilogie du Roman de l’énergie nationale (Les Déracinés, L'Appel au soldat, Leurs Figures) dans lequel le « culte du moi » se trouvait enfin transcendé dans la fidélité au solHnatal. Le premier roman, Les déracinés publié en 1897, le plus célèbre, montre sept jeunes lorrains qui, venus à Paris pour y réussir comme Rastagnac, se trouvaient incapable de s’y adapter. Par contre, l’héroïne de Colette Baudoche (1909) incarne les verts de la race, développées au contact de la terre natale. Jusqu’à la guerre, Barrès ne cessa pas d’entretenir dans ses romans et dans ses articles la fidélité aux provinces perdues et à l’intégrité nationale. Cette ferveur lui fait reprendre la tradition religieuse (La Colline inspirée, 1913) comme un élément essentiel de l’énergie et de la vérité nationale. L’influence de Barrès, plus lyrique que celle de Bourget, peut se comparer à celle de Chateaubriand dans le Génie du Christianisme.À la suite de « l’Affaire », il ne devait plus quitter l’arène politique, assumant la présidence de la Ligue de la Patrie française puis celle de la Ligue des patriotes, à la tête de laquelle il succéda à Paul Déroulède en 1914, affichant enfin pendant toute la durée de la guerre un patriotisme cocardier qui lui valut d’être élu par Le Canard enchaîné, chef « de la tribu des bourreurs de crâne ». L'année suivante, il fit un voyage au Proche-Orient, qui lui inspira son dernier livre, Une enquête au pays du Levant (1923). Dès avant la guerre cependant, l’année 1906 devait lui apporter la consécration politique et littéraire grâce à une double élection : comme député de Paris — il le resta jusqu’à sa mort — et comme académicien. Après s’être présenté en 1905 au fauteuil d’Eugène Guillaume et avoir échoué contre Étienne Lamy (qui devint le 500e « Immortel »), il avait brigué la succession du duc d’Audiffret-Pasquier mais s’inclina, étant simple député, devant la candidature du ministre Ribot. La mort du poète Heredia ouvrit alors une seconde vacance qui permit à Maurice Barrès d’être élu le 25 janvier 1906, par 25 voix contre 8 à Edmond Hauraucourt et une voix à Jean Aicard. Il fut reçu le 17 janvier 1907 par le vicomte de Vogüé. Il reçut à son tour Jean Richepin, en 1909. En 1917, Barrès fait paraître Les Diverses Familles spirituelles de la France, un ouvrage de réconciliation nationale écrit dans le contexte de l’Union Sacrée. Élu du Bloc national et membre de la Chambre "Bleu horizon" après l’armistice, Maurice Barrès est gagné par le scepticisme, alors que son rêve de revanche se réalise. Il s’interroge sur la signification de son nationalisme. En 1921, paraît Le Génie du Rhin où l’écrivain prône la réconciliation avec l’ennemi allemand. Ses hésitations et ses doutes seront davantage visibles avec la publication de ses Cahiers. L’année suivante, il chante l’Orient et les désordres amoureux avec Un Jardin sur l'Oronte, un ouvrage qui scandalise la critique. Il décède à Neuilly-sur-Seine le 4 décembre 1923.

BARTHOLDI (Frédéric-Auguste), 2.4.1834-4.19.1904 :

BARTHOU (Louis), 1862-1834 :
Homme politique. Né à Oloron-Sainte-Marie (Basses-Pyrénées), le 25 août 1862. Issu d’un milieu modeste — son père était quincaillier —, Louis Barthou fit des études de droit à la Faculté de Bordeaux et obtint à Paris son doctorat de droit en 1886. Secrétaire de la conférence des avocats, avocat au barreau de Pau, il fut très tôt attiré par la politique et devint rédacteur en chef de L’Indépendant des Basses-Pyrénées. Âgé de 27 ans, il se fit élire en 1889 député des Basses-Pyrénées, comme Républicain modéré. Il devait être réélu sans interruption jusqu’en 1922, date à laquelle il quitta la Chambre pour le Sénat.
Sa carrière ministérielle ne fut pas moins précoce : il n’avait que 32 ans quand il obtint en 1894 son premier portefeuille comme ministre des Travaux Publics. Ministre de l’Intérieur en 1896, puis de nouveau aux Travaux Publics de 1906 à 1909, garde des Sceaux de 1909 à 1913, Louis Barthou allait rapidement s’affirmer comme l’un des grands notables de la IIIe République. Le 22 mars 1913, il devint président du Conseil et fit à ce titre voter la loi qui portait à trois ans la durée du service militaire. La victoire de la gauche aux élections législatives de 1914, la déclaration de guerre et la perte, quelques mois plus tard, de son fils tué au front, marquèrent son retrait provisoire de la scène politique. En 1917 cependant, il retrouvait une place de premier plan se chargeant du portefeuille des Affaires étrangères. Tout au long des années 1920, il continua d’occuper des ministères d’importance (Guerre, Justice, Affaires étrangères de nouveau), dans des gouvernements de concentration républicaine. Mais, le 9 octobre 1934, à Marseille, il était tué en même temps que le Roi Alexandre de Yougoslavie, dans l’attentat perpétré par un terroriste croate. L’assassinat de Louis Barthou fut pour le pays une perte irréparable tant avait été efficace la mise en œuvre de ce qui fut la grande idée de ses dernières années : la reconstitution d’alliances contre le danger allemand. Nul ne sut la reprendre après lui. En marge de son activité politique, Louis Barthou avait également publié quelques livres de littérature et d’histoire, et il était un collectionneur célèbre de manuscrits et d’autographes ; mais c’est incontestablement son action gouvernementale que salua l’Académie française l’élisant au fauteuil d’Henry Roujon, par 20 voix sur 27, le 2 mai 1918. Maurice Donnay le reçut sous la coupole, le 6 février 1919. Louis Barthou reçut à son tour Joseph Bédier en 1921 et Albert Besnard en 1924. Mort le 9 octobre 1934.

BARTOLINI (Jean Baptiste), 1899-1977 :
Né à Toulon, le 10 janvier 1899-1er février 1977. Son père, ouvrier immatriculé à l'Arsenal et sa mère, couturière aux Dames de France, habitaient la basse ville, près du port. Ils eurent quatre enfants dont deux seulement survécurent. Ils retournaient régulièrement en Corse et Bartolini y passa les épreuves du Certificat d'études primaires. Son père votait en Corse pour le clan " rouge " Landry, ne fréquentait que des insulaires et parlait corse chez lui. Dans cette famille catholique, les enfants suivirent les cours de catéchisme et firent leur communion solennelle.
Après avoir fréquenté l'école technique Rouvière pendant deux ans, Bartolini entra à l'Arsenal comme apprenti ajusteur (Direction de l'artillerie navale) le 1er septembre 1915. Devenu aide-ouvrier en janvier 1917, congédié sur sa demande, il s'engagea pour trois ans dans l'aviation, le 17 septembre 1917 afin de pouvoir choisir son arme.
Tour à tour à Istres, Dijon, Bron et Cazaux, Bartolini, mécanicien, ne connut pas les combats. Il eut l'occasion de lire La Vague, s'intéressa vivement aux événements russes et fut impressionné par les grèves de 1919 dans la métallurgie. Il termina son engagement comme soldat de deuxième classe, " ouvrier d'aviation ".
Bartolini réintégra l'atelier des forges à l'Arsenal comme ouvrier immatriculé, le 21 septembre 1920 et devint ouvrier mouleur, le 1er juin 1921, après avoir réussi les essais de mouleur avec 16,21 de moyenne. Six mois plus tard, son chef portait sur lui cette appréciation : " bon ouvrier mouleur donnant satisfaction dans l'exécution des travaux qui lui sont confiés ". Le registre des matricules porte mention de deux punitions jusqu'en 1925 pour absences.
Bartolini adhéra au syndicat CGTU des Travailleurs de la Marine en 1923. Dans le sillage du secrétaire de l'Union locale et futur secrétaire de son syndicat, Roubaud à qui il reconnaît devoir beaucoup, il devint archiviste du syndicat. Il se rendit à Marseille pour le congrès ouvrier et paysan (23 août 1925) contre la guerre du Maroc au titre de sympathisant du Parti communiste.
Marié en mars 1926, non adhérent de l'ARAC, lecteur du Petit Var, Bartolini habita rue d'Astour dans la basse-ville de Toulon pendant neuf ans. Il adhéra au Parti communiste à la fin de 1928 à la cellule de l'Arsenal qui groupait, en fait, tous les militants de la ville. Il expliquait plus tard son adhésion " non par la raison, mais par esprit de classe ". Déjà en rupture avec les traditions familiales (il n'allait pas voter en Corse), il ne vota à Toulon pour la première fois qu'en octobre 1928 pour le candidat communiste aux élections cantonales.
Il devint trésorier adjoint du syndicat des travailleurs de la Marine et le commissaire spécial de Toulon demandait au Préfet maritime des renseignements sur lui, le 29 mars 1929. Il fut élu membre de la commission exécutive de la neuvième Union régionale de la CGTU par le congrès de Toulon, le 20 mai 1929. Le 5 mai 1929, aux élections municipales de la ville, il figurait sur la liste du Bloc ouvrier et paysan et arrivait parmi les derniers avec 1 262 voix sur 25 500 inscrits ; le dimanche suivant, il conservait 893 suffrages.
Le 26 janvier 1930, à la conférence du rayon communiste du Var, à Carnoules, il fut désigné comme membre du comité de rayon. Les papiers saisis indiquaient même qu'il exécutait au bureau, chargé de l'" agit-prop ". La police, à ce moment, rapportait qu'il avait exécute; pressenti pour devenir secrétaire du syndicat en remplacement de Roubaud, décédé. Il ne le devint qu'en novembre après la démission de Mazan et ne fut mentionné avec cette responsabilité que le 22 novembre 1930.
Bartolini fit partie de la commission de rédaction de l'éphémère journal imprimé par le syndicat, Le Cri de l'Arsenal. Le 16 juin 1930, dans une réunion syndicale, Bartolini proposa de cesser les attaques contre les gradés et les chefs d'ateliers, proposition vivement combattue par quelques jours auparavant, il avait présidé une réunion publique avec Frachon, Duisabou et Bonnefons. Peu après, il en présidait une autre avec G. Péri.
Bartolini fut délégué au congrès de la Fédération CGTU des personnels civils et employés des établissements et services de l'Etat (6-8 juillet 1930 à Paris). Le rapport au congrès de la neuvième Union régionale mentionnait qu'il avait participé à vingt-quatre réunions sur vingt-huit et qu'il était proposé pour la réélection.
Le 23 juillet 1930, il demandait au ministre de la Marine une permission de quarante-cinq jours pour se rendre à Moscou représenter son syndicat qui l'avait désigné comme délégué pour le Ve congrès de l'ISR. Le ministre avisait le Préfet maritime de son refus et indiquait que " s'il venait à se rendre à l'étranger sans autorisation, il serait congédié d'office ".
Devenu secrétaire de la cellule communiste de l'Arsenal, le 7 août 1930, il fut désigné par le bureau du rayon comme secrétaire intérimaire pendant l'absence de Pothier qui était parti pour Moscou.
Le 2 octobre 1930, Bartolini fut élu par 2 811 ouvriers de l'Arsenal comme délégué à la Commission locale des salaires.
Les envoyés de la région communiste du Parti, les " pélerins " comme les appelle G. Ceretti, critiquaient alors vivement les activités des communistes varois. A une réunion du comité de rayon, à Toulon, le 6 juin 1931, devant les critiques du délégué régional Duisabou, Bartolini s'exclama selon le rapport de police : " Que fait le parti ? Rien. Qui allège la tâche de Revest ? La mienne ? Personne. Quant aux délégués régionaux et parisiens, on ne les voit presque pas. Les trois-quarts des ouvriers les ignorent. Que l'exemple vienne d'en haut et nous suivrons ! "
Bartolini était en désaccord avec la direction régionale et le manifesta lors du congrès régional de Marseille à la fin de 1930. G. Ceretti nous rapporte alors le rôle joué par Bartolini " intelligent et courageux, sachant défendre ses opinions et le parti bien que manquant de maturité politique ". Son intervention, " avec son accent chantant et tous ses Peuchère ", souleva une grande " émotion ". Il y critiquait les méthodes et les analyses de la direction marseillaise. M. Thorez, qui assistait au congrès, en fit alors son meilleur allié. La direction jugée " sectaire " fut éliminée progressivement du bureau régional et Bartolini accéda au comité régional.
En 1931, Bartolini était devenu le personnage central du Parti à Toulon. Ses responsabilités politiques (comité régional et, en 1932, secrétaire adjoint du rayon, secrétaire de cellule) s'ajoutaient à ses responsabilités syndicales (secrétaire du syndicat le plus fort de la ville, membre de la commission exécutive de l'Union régionale et du comité départemental du SRI). De plus, le septième congrès national du Parti communiste de Paris (11-19 mars 1932) l'élisait membre du comité central.
Aussi fut-il désigné pour représenter le Parti communiste dans l'élection législative de 1932 dans la deuxième circonscription de Toulon (Ouest de la ville et Sud-Ouest du département). La campagne fut mouvementée, mais l'opposition à Renaudel vint essentiellement, du candidat de droite. Les incidents se multiplièrent. Les communistes furent ménagés par le député socialiste sortant qui avait besoin d'une partie de leurs voix. Bartolini se signala surtout par la réponse qu'il fit, lors d'une réunion dans la première circonscription de Toulon, à un interrupteur socialiste qui lui conseillait de réserver ses coups avant tout pour le maire, candidat à la députation, Escartefigue. Accusé d'avoir peur d'être révoqué et ainsi de ménager le maire, Bartolini s'exprima en termes " verts " que la presse répandit et lança un avertissement : " Aboyez roquets... le molosse communiste passe. Messieurs les calomniateurs, tenez-vous le pour dit, vous avez accusé : pour ce soir, pour demain, je demande la parole. "
Bartolini ne mena pas une campagne active dans sa circonscription où le Parti s'était fortement affaibli. Le 1er mai 1932, Renaudel était réélu dès le premier tour et Bartolini recueillait 1 090 voix sur 18049 inscrits (alors qu'en 1928, Père en avait obtenu 1842). Il ne semble pas que Bartolini ait eu tout de suite l'activité nationale que pouvait lui imposer son élection au comité central. En revanche, il fut au premier plan des actions syndicales locales.
Au congrès de la neuvième Union régionale de la CGTU le 5 juin 1932, Bartolini présenta deux rapports sur la situation générale (crise économique et dangers de guerre) et sur la main-d'oeuvre émigrée. Le 24 juillet 1932, au congrès ouvrier et paysan contre la guerre de Toulon - petite réunion en fait de quelques militants -, il lança un appel pour la formation d'un comité de vigilance contre la guerre. Il commençait à s'opposer au nouveau secrétaire de l'Union régionale, Diné qui, depuis les échecs des manifestations de 1931, semblait conseiller la prudence en raison de la possible répression. Encouragé par les dirigeants régionaux, Bartolini pensait toutefois qu'il fallait " endiguer la panique provoquée " par " l'action néfaste " de Diné.
Sa représentativité syndicale s'accrut après sa réélection à la commission locale des salaires et à la commission mixte consultative du travail de l'Arsenal. Mais, il n'obtenait que 2 291 voix sur 7 797 ouvriers inscrits, soit 600 de moins qu'en 1930. Il fut aussi candidat de la CGTU pour l'élection nationale à la commission tripartie des économies des arsenaux de l'État. Arrivé en tête à Toulon en décembre 1932, la situation s'était renversée dans les autres établissements et le candidat de la CGT, Lamy, fut élu.
Son activité politique locale semblait diminuer. Le Parti communiste à Toulon traversait une crise. Le commissaire spécial notait en octobre 1932, le " laisser-aller " du secrétaire adjoint du rayon " qui ne tente aucune action sérieuse ".
À la tête des luttes syndicales menées à partir de 1933 par les ouvriers de l'Arsenal, Bartolini se révélait comme un orateur apprécié - " fougueux " comme l'indiquait la presse - qui maniait l'ironie et les familiarités. Il fut un de ceux qui contribua le plus à souder l'unité d'action des syndicats CGT, CGTU et autonome. Le 18 février 1933, il invita les 3 500 ouvriers réunis à l'appel de la CGT à former un comité de lutte. Le 1er Mai 1933, il participa à la délégation de la CGTU qui proposa aux ouvriers syndiqués à la CGT, réunis dans la salle voisine de la Bourse du Travail, de défiler ensemble. Le 21 octobre 1933, il présidait un meeting corporatif, commun aux trois syndicats. De tels meetings se renouvelèrent souvent. Aussi, joua-t-il un grand rôle en février 1934. Délégué de la CGTU au comité de grève, il se caractérisait, selon son habitude, par des propos très combatifs. Les rapports de police rapportaient souvent des extraits de ses interventions ; ainsi, le 8 février 1934, dans la réunion des représentants de toutes les organisations à la Bourse du Travail, il aurait déclaré selon la police : " Si l'on nous oppose les barrières, il faut les démolir armés de revolvers ".
Ici, apparaît un trait permanent de son caractère impulsif. Bartolini était un militant très courageux. On en juge très vite quand, à la tête d'une contre-manifestation qui protestait contre une réunion avec Ybarnegaray, le 25 mars 1934, il fut " passé à tabac " par la police. Le Petit Var s'en indignait : il avait été " maltraité " et les coups et blessures dont il était accusé, se bornaient au fait qu'il avait mordu la main d'un sergent de ville ! Toutes les organisations politiques, syndicales et philosophiques de la gauche toulonnaise protestèrent. Le jour du procès, le 6 octobre, après un premier renvoi en juillet, Bartolini fut acquitté. Les frais furent partagés entre les dix-huit organisations protestataires. Le procureur (Bartolini indiquait, vers 1970, que cette affirmation était erronée) constata à l'audience que Bartolini était " un bon fonctionnaire de l'Arsenal sur lequel les meilleurs renseignements sont fournis ".
Bartolini avait été aussi au centre de rapprochement entre la SFIO et le Parti communiste dans la région. Le 20 juin 1934, il signa au nom du Parti communiste un accord pour une action commune contre le fascisme avec la Fédération socialiste. Cette précocité de l'union à Toulon s'expliquait par la nature des luttes revendicatives contre la politique gouvernementale, par l'orientation de la section toulonnaise (gagnée par la tendance de La Bataille socialiste) et par le rôle plus important pris dans la direction des luttes par la poignée de militants communistes. Dès lors, Bartolini parla souvent dans les réunions politiques organisées pendant l'été de 1934 par les deux partis. Il fut candidat au conseil d'arrondissement dans le premier canton (partie ouest) de Toulon. Le 7 octobre 1934, il recueillait 745 voix sur 8 094 inscrits. Il se désistait et menait campagne aux côtés du candidat socialiste SFIO qui battit le conseiller sortant.
Cette unité d'action connut toutefois des limites comme devaient le prouver les élections municipales de Toulon. En août 1934, cinq conseillers municipaux de la ville, co-listiers du maire Escartefigue démissionnaient pour protester contre les projets d'urbanisme. Une élection complémentaire devait être organisée. La section socialiste SFIO refusait la proposition de certains de ses membres de constituer une liste commune avec les communistes, décidait de se tenir à l'écart et de soutenir dès le premier tour la liste communiste. La possibilité d'une liste commune fut aussi débattue par la cellule communiste, le 19 octobre 1934. Aucune décision ne fut prise, et, trois jours plus tard, Bartolini rapportait la décision du " centre " de constituer au premier tour, une liste communiste et de proposer une liste commune à la SFIO pour le deuxième tour. Le 28 octobre, un électeur sur cinq vint voter et la liste communiste dite " d'unité d'action ", avec à sa tête Bartolini, obtenait la majorité absolue des votants (3 497 voix sur Bartolini sur 27 938 inscrits). Pour le deuxième tour, parmi les quatre nouvelles listes, deux se réclamaient ouvertement de l'anticommunisme. La SFIO refusait la proposition faite par Bartolini d'une liste comprenant six communistes et quatre socialistes. Après avoir appelé - ce qui était une nouveauté pour le Parti - le réflexe " Rouges contre Blancs ", les dix communistes étaient élus le 5 novembre (5 039 voix pour Bartolini).
Ponctuant leurs interventions d'Internationale et d'appels " Des soviets partout ", les nouveaux conseillers municipaux effrayaient l'opinion toulonnaise. Le Petit Var décrivait le 10 janvier 1935 " l'atmosphère d'émeute ". Bartolini indique dans ses souvenirs, " Le jour où nous allâmes à la mairie, le carré du port était noir de monde. Le Petit Var avait grossi l'affaire. Il se demandait : maintenant que les communistes sont élus à la mairie, est-ce que les trains continueront à s'arrêter à Toulon ? Est-ce que les touristes continueront à venir ? Ils votèrent notamment contre les propositions du maire en matière d'urbanisme. Le 7 mars 1935, avant le vote du budget, Bartolini déclarait : " Nous ne voterons pas le budget ! Nous ne sommes là que pour défendre la classe ouvrière et pas l'intérêt général ".
Pour les élections municipales de 1935, se posa la question d'une liste commune à la gauche proposée cette fois par la section SFIO et par le cercle V. Brémond. Les communistes refusèrent d'élargir un tel accord jusqu'à Gozzi et protestèrent par la voix de Bartolini qui animait la campagne électorale à laquelle participèrent Cachin et Thorez. Preuve s'il en fallait de popularité de " Barto " comme on l'appelait, une liste dite du Bloc " antiescartefiguiste " fut affichée par le président du syndicat libre des pêcheurs. Elle ne comprenait que deux communistes dont Bartolini. Le 5 mai 1935, les communistes arrivaient en quatrième position. Bartolini, avec 3 157 voix sur 29 397 inscrits, recevait 500 voix de plus que sa liste, une liste dite " de Front populaire " fut alors constituée sous la direction de V. Brémond. Les communistes refusèrent d'en faire partie mais menèrent une vive campagne en sa faveur.
Cette volonté unitaire touchait aussi le syndicalisme. Le 4 octobre 1934, alors que la liste CGTU était sortante, celle élue à la commission locale des salaires de l'Arsenal comprenait Bartolini (qui fut élu avec 4 823 voix) et un représentant de la CGT. Un comité d'unité d'action fonctionnait à l'Arsenal depuis quelques semaines. Il organisait de nombreux meetings communs contre les décrets-lois. Bartolini, avec sa " voix de stentor " comme l'indiquait la presse, en était toujours le principal orateur. En dépit de sa représentativité, le ministère de la Marine, qui n'entretenait pas de relations avec la CGTU, se proposait de désigner comme membre de la Commission mixte du travail l'élu de la CGT. Le comité protesta de façon véhémente.
Le rôle de Bartolini s'accentuait aussi dans le cadre de la Région communiste en pleine modification depuis 1933. Il remplaça Thorez comme orateur à la fête du Capitole à Marseille, le 2 avril 1935. Il devint secrétaire du rayon communiste du Var membre du bureau régional, le 5 juillet 1935. Il fut alors le principal animateur de la progression du Parti communiste dans le département.
Parallèlement, un tournant de la politique varoise se produisait. À la suite de la mort de Renaudel, une élection partielle était nécessaire dans la deuxième circonscription de Toulon où Bartolini avait déjà été candidat en 1932. Le Parti communiste pensa présenter un dirigeant national ; les noms de Billoux et de Vaillant-Couturier furent prononcés. La candidature Bartolini fut finalement retenue. Dans cette circonscription " socialiste ", la scission avait divisé les chances au premier tour entre les candidats du Parti socialiste de France et de la SFIO. De nombreux députés, amis de Renaudel, participèrent à la campagne. Le candidat du PSDF, Montagne dut subir les assauts contradictoires de Toesca, candidat de la SFIO et de Bartolini (souvent accompagné de Billoux) : le communiste réservait ses coups à Montagne qu'il appelait le " candidat équivoque ". Bartolini affronta à Ollioules Déat, et Le Petit Var du 26 mai, présentait la " fougue " de l'orateur qui " ôte sa veste, son gilet, son col, sa cravate, retrousse les manches de sa chemise et porte la contradiction ". J. Toesca le décrivait plus tard comme un " fort en gueule, qui à son entrée en scène, enlevait sa veste, retroussait ses manches, remplissait le verre d'eau, se gargarisait et crachait sur le parquet " (Un militant de province, p. 168). Le jour du scrutin approchant, le Parti communiste envoya Ramette, Péri, Thorez ; Figuères séjourna même quelques jours dans la région pour organiser les Jeunesses communistes.
Le 23 juin 1935, Bartolini arrivait en tête avec 3 244 voix sur 19 638 inscrits, résultat " inespéré " (L. Figuères, Jeunesse militante, p. 43). Le sous-préfet prévoyait dès le 24 juin, une " dure campagne ". La droite regroupée dans le " comité d'action républicaine et de ralliement anticommuniste ", appela l'ancien chef de cabinet de Clemenceau, Georges Wormser pour se présenter au second tour. Il affirmait notamment " Notre mot d'ordre sera : À bas le communisme ! ". Une très grande campagne unitaire fut menée par tous les partis de la gauche. Péri et Billoux secondèrent Bartolini, " candidat de l'unité d'action et du Front populaire ". Il l'emporta avec 7 559 voix, recueillant la totalité des voix SFIO et les deux tiers des voix du PSDF.
Bartolini était donc, comme on l'appelait ensuite, " le premier élu du Front populaire ". Il s'installa à La Seyne au coeur de la circonscription qu'il représentait ; son épouse devait mourir trois ans plus tard.
Mis en congé régulier par l'administration maritime, il put remplir tout à loisir ses fonctions régionales et nationales. Une de ses premières interventions à la Chambre des députés porta sur les incidents de Brest. Il avait été envoyé par le Parti communiste sur place début août 1935 en tant que spécialiste de la lutte contre les décrets-lois chez les ouvriers des établissements de l'État. N'appartenant à aucune commission, il intervint également en faveur des dockers et dans la discussion du budget de la Marine. En octobre 1935, Bartolini participa à une tournée d'une semaine dans l'Ouest du pays. Intervenant au congrès national de Villeurbanne (22-25 janvier 1936), il y fut réélu membre du comité central.
Les élections de 1936 devaient consacrer l'implantation de Bartolini dans sa circonscription. Il affronta trois candidats se réclamant du " socialisme ", Montagne, son ancien adversaire, devenu membre de l'Union socialiste et républicaine, Baron (SFIO) et Gozzi, l'ancien colistier de la SFIO aux élections municipales de 1935 à Toulon. Sa profession de foi, outre le programme général, détaillait, en termes incisifs, les revendications destinées aux diverses catégories de travailleurs. D'un caractère plus " ouvriériste ", plus " révolutionnaire " que celle de Gaou, candidat communiste d'une circonscription rurale, elle se terminait par un appel. (Cahiers de l'Institut M. Thorez, 2e trimestre 1971). Le 26 avril 1936, il obtenait 6 416 voix sur 20 335 inscrits ; le dimanche suivant, il réunissait 9 269 voix ; une partie des électeurs de Montagne s'était reportée sur son adversaire malgré le désistement de ce candidat en sa faveur.
À la Chambre, il siégea dans les commissions de l'Algérie, de la Marine militaire et de la Marine marchande. Il déposa une proposition de loi sur le régime des salaires des ouvriers des Arsenaux de l'État et intervint plusieurs fois lors des examens des budgets de la Marine et de l'Air.
V. Barel évoque, dans ses souvenirs, leur vie régulière d'alors. Chaque semaine, avec l'autre député des Alpes-Maritimes, Pourtalet, " nous voyagions en train, en première classe certes, mais sans prendre de couchettes pour en éviter les frais. Nous combinions notre couchage sur les coussins [...] deux sur les banquettes et un (moi-même volontairement) sur le plancher du compartiment avec deux coussins " (Cinquante années de luttes, p. 110). Quant à Bartolini, il constatait plus tard : "je passais ma vie dans le train".
Toujours secrétaire du rayon communiste de Toulon, Bartolini devint secrétaire adjoint de la nouvelle région communiste du Var lors de son congrès inaugural à La Seyne, le 14 février 1937.
Il participa aussi à toutes les grandes manifestations communistes et antifascistes dans le Sud-Est de la France. Il fut délégué en Corse pour soutenir la candidature Landry, qui avait accepté le programme du Front populaire et qui était le " patron " du clan de son père, aux élections législatives partielles qui suivirent l'invalidation de Chiappe (30 août 1936). Il présida avec d'autres députés communistes, les obsèques de Rossi, assassiné par les fascistes à Cannes en avril 1937. Il parla avec Thorez, le 16 décembre 1938, dans une réunion à Nice après les accords de Munich. Il fut envoyé en mission en Espagne. Réélu au comité central par le congrès national d'Arles (25-29 décembre 1937), Bartolini participa au congrès de Paris du mouvement Paix et Liberté en novembre 1938. Il joua aussi un rôle important à la fin de 1938 dans la lutte contre les décrets-lois engagée par le Parti communiste. C'est ainsi que le 13 novembre 1938, il intervenait à Paris dans un meeting au Vel' d'Hiv' pour l'abrogation de ces mesures.
Dans le Var, omniprésent surtout dans la région toulonnaise, Bartolini suivait de près l'évolution syndicale. Il soutint avec force le secrétaire socialiste du syndicat des travailleurs de la Marine, Guès. Lors du congrès de l'Union départementale de la CGT, en juillet 1938, il fit en vain une démarche auprès des militants du courant Syndicats pour éviter leur démission. Enfin, il avait été candidat pour le conseil général dans le premier canton de Toulon. Le 10 octobre 1937, avec 1 521 voix sur 9 028 inscrits, il n'était distancé que de seize voix par le socialiste SFIO Bartoli.
Comme les autres députés communistes non mobilisés, membre du Groupe ouvrier et paysan français, Bartolini fut inculpé d'infraction au décret dissolvant les organisations communistes et fut arrêté à Paris en octobre 1939. Avec les quarante-trois autres inculpés, Bartolini fut déféré devant le troisième tribunal militaire permanent de Paris, le 5 février 1940. Leur procès commença le 21 mars 1940 et s'acheva le 3 avril.
Bartolini fut, comme les autres accusés, condamné à cinq ans de prison, à 4 000 francs d'amende et à la perte des droits civils et politiques. Interné tout d'abord dans la même cellule que Barel et Fajon, dans la prison d'Angers, transféré ensuite à Saint-Martin de Ré, puis à Tarbes, ensuite au Puy (où les vingt-sept députés furent regroupés), Bartolini fut enfin dirigé sur la maison centrale de Valence (son fils était alors dans la ville avec les épouses de certains co-détenus). Enfin dernière étape, il fut transféré à Maison-Carrée en Algérie. Durant sa détention, un rapport du préfet du Var signalait qu'à " Radio-France ", le 18 janvier 1942, une causerie consacrée au Var s'était terminée par " Le Var reste républicain et fidèle à ses deux députés, Gaou et Bartolini, exilés en Afrique ".
Libéré le 5 février 1943, avec Barel, Bartolini s'occupa tout d'abord d'obtenir la libération des autres détenus communistes en Algérie. Puis, en raison de sa relative connaissance des questions algériennes, il participa à la constitution du Parti communiste algérien, dans l'Est du pays. Il était prévu, lors de l'insurrection de septembre 1943 en Corse, qu'il y aille à bord du sous-marin Casabianca. Après la mort de Cossonneau, que le Parti analysait alors comme résultant d'un attentat, Marty lui interdit de partir. Il ne s'y rendit qu'en octobre à bord du paquebot Ville d'Ajaccio et grâce à la complicité de l'équipage. Il représenta la direction du Parti communiste dans l'île jusqu'en septembre 1944.
À cette date, Bartolini regagna Toulon par avion. Il ne participa pas à la délégation spéciale déjà en place dans la ville en dépit de son extrême popularité illustrée par l'importante manifestation au théâtre lors de son arrivée.
Aux élections municipales du 29 avril 1945, Bartolini conduisait la " liste d'union patriotique républicaine antifasciste " qui arriva nettement en tête. Bartolini, avec 19 625 voix sur 60 559 inscrits, n'obtint pas le plus de suffrages. Le 12 mai, une seule liste regroupait proportionnellement les quatre grands courants en présence (communistes-Front national, SFIO, MRP et MLN). Bartolini, élu en 30 983 voix arrivait en trente-quatrième position. Il fut élu maire à l'unanimité jusqu'en octobre 1947.
Cette municipalité, qui regroupait tout l'éventail politique de la Résistance, eut à résoudre des graves questions et notamment la reconstruction de la ville sinistrée. Bartolini, comme beaucoup de communistes, avait été licencié de l'Arsenal, le 25 novembre 1940, retrouva son emploi - qu'il n'occupa naturellement pas - le 19 mars 1946. Il obtint grâce à son prestige de la part des ouvriers de l'Arsenal des journées de travail bénévole pour accélérer les déblaiements car la ville avait subi de nombreux bombardements.
Habitant le quartier oriental de Saint-Jean-du-Var, puis dès 1946 le quartier occidental de Saint-Roch, remarié avec une employée des PTT en août 1946, Bartolini s'identifiait en grande partie par sa vie politique avec la vie municipale de Toulon.
Aux élections du 19 octobre 1947, Bartolini conduisait une " liste d'union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux présentée par le Parti communiste français ". Il était élu avec douze de ses colistiers (17 989 voix en moyenne pour la liste). Le 25 octobre 1947, il obtint treize voix pour la désignation du maire contre dix au candidat SFIO et quatorze au candidat RPF. Au deuxième tour, il se retirait au bénéfice de son colistier Risterucci, socialiste dissident qui obtint le même nombre de voix ; finalement, un maire RPF fut désigné alors que les communistes avaient proposé de voter pour Victor Brémond, élu socialiste, au troisième tour.
La vie du conseil municipal fut continuellement la recherche d'une majorité. Au printemps de 1949, socialistes et communistes démissionnèrent. Le 8 mai, Bartolini conduisait une " liste d'union républicaine et résistante et de défense des intérêts communaux présentée par le Parti communiste français, le Parti socialiste unitaire et des Républicains ". À l'issue d'une campagne électorale très dure où la liste affichait " Chassons les Topazes de l'Hôtel de Ville " dénonçait le " gangstérisme ", la " corruption " et demandait " une municipalité propre ", elle obtint quatorze élus. Bartolini arrivait en deuxième position sans tenir compte des votes préférentiels (26 129 signes). Mais, là encore, la crise s'installa car la liste RPF, malgré une progression, n'avait pas la majorité absolue et le Parti socialiste continuait à refuser l'accord proposé par les communistes et leur porte-parole Bartolini, pour gérer la municipalité.
À la suite des élections du 26 avril et du 3 mai 1953, Bartolini avait été réélu avec 25 059 voix sur 73 245 inscrits. Les douze communistes et les sept socialistes, élus séparément, pouvaient avoir une majorité d'une voix dans le conseil municipal. L'accord ne se faisant pas, le Parti communiste resta dans l'opposition alors que le maire socialiste obtenait d'être élu grâce à une alliance conclue avec les élus de droite.
En raison des conséquences d'une telle alliance, en février 1955, un accord, immédiatement dénoncé par la direction départementale et nationale de la SFIO, était conclu entre élus communistes et élus socialistes. Le journal socialiste République, le 12 février, parlait alors de " bombe ". Le Bellegou restait maire avec Bartolini comme premier adjoint et cinq autres adjoints communistes.
La dissolution du conseil fut prononcée le 29 mars. Des élections générales eurent lieu le 24 mai 1955 et confirmèrent les résultats précédents (douze communistes et huit socialistes). Bartolini arrivait nettement en tête des élus communistes avec 13 442 voix et 22 999 avec les votes préférentiels sur 43 825 exprimés. L'accord fut reconduit le 2 juin 1955 et devait durer jusqu'en novembre 1956, date à laquelle le maire retira les délégations de ses adjoints communistes après les événements de Budapest.
Bartolini fut réélu à la tête de la liste communiste, le 8 mars 1959. Il obtenait avec ses dix colistiers élus, 15 374 voix (79 558 inscrits). Socialistes et communistes avec vingt élus avaient encore la majorité absolue. Le Parti communiste avait revendiqué le poste de maire pour une éventuelle liste d'union. Le 23 mars, lors de l'élection du maire, Bartolini, avec onze voix arriva régulièrement en deuxième position et Arreckx (divers droite) fut élu au dernier tour à la majorité relative.
Le 14 mars 1965, la législation imposait des listes bloquées. Bartolini conduisait la " liste d'union républicaine laïque et de défense des intérêts toulonnais présentée par le Parti communiste français avec la participation du Parti socialiste unifié ". Sur les 95 789 inscrits, elle arrivait en deuxième position avec 13 644 voix, mais avec près de 10 000 voix de retard sur la liste du maire sortant. Le dimanche suivant, elle progressait faiblement (15 907 voix), la plupart des électeurs de la liste socialiste ayant reporté leurs voix sur la liste du maire. Pour la première fois depuis la guerre, Bartolini ne siégeait plus au conseil municipal. Il devait conduire le 14 mars 1971 la liste commune aux partis de gauche qui fut battue avec 20 171 voix sur 52 185 exprimés.
Cette identification de la vie politique de Bartolini avec la difficile vie de la cité ne doit pas faire disparaître son rôle départemental et national.
En tête de la liste communiste, Bartolini fut élu, le 21 octobre 1945, à l'Assemblée nationale constituante avec 61 523 voix sur 216 738 inscrits. Il fut réélu à la deuxième Assemblée nationale constituante, le 2 juin 1946, à la tête de la " liste communiste et d'union républicaine et résistante " avec 59 747 voix sur 218 263 inscrits. Il siégea dans ces deux assemblées dans les commissions de l'Intérieur et de la défense nationale.
Tête de liste du " Parti communiste et d'union républicaine et résistante ", le 10 novembre 1946, Bartolini fut élu à l'Assemblée nationale avec 60 209 voix sur 216 683 inscrits. Cette élection fut confirmée, le 17 juin 1951, où il conduisait la " liste républicaine, résistante et antifasciste pour l'Indépendance nationale, le Pain, la Liberté et la Paix présentée par le Parti communiste français ". Il obtint 59 582 voix sur 218 459 inscrits. Enfin, il conservait son siège le 2 janvier 1956, avec 69 831 voix sur 251 749 inscrits.
À l'Assemblée nationale, Bartolini siégeait dans les commissions de la défense nationale et des immunités. Il se consacra avant tout aux établissements militaires de l'État (reconversion notamment). Il fit voter l'application du salaire national calculé sur les salaires de la métallurgie parisienne, le 22 mai 1951, revendication qu'il avait formulée avec ses camarades de la CGTU trente ans auparavant. Il intervint régulièrement dans les discussions des budgets militaires et dans les débats sur les pensions des fonctionnaires. Au moment de la guerre d'Indochine, il interpella plusieurs fois le gouvernement (affaire Henri Martin notamment). Enfin, à partir de 1951, Bartolini avait été nommé juge suppléant à la Haute Cour de Justice.
Aux élections législatives de 1958, Bartolini se présenta dans la troisième circonscription du Var (Toulon-ville). Le 23 novembre, il arrivait en troisième position avec 9 325 voix sur 68 966 inscrits, précédé cette fois par le maire SFIO de la ville, Le Bellegou. Comme tous les communistes, il ne se retira pas et progressa faiblement le dimanche suivant (9 603 voix).
En 1962, Bartolini fut candidat dans la circonscription de Draguignan où le Parti communiste avait conservé de bonnes positions. Le 18 novembre, il arrivait en première position avec 12 112 voix sur 64 388 inscrits. L'appel du Bureau politique du Parti communiste du 19 novembre 1962 indiquait " le deuxième tour peut et doit voir un sursaut de défense républicaine. Le PCF affirme sa volonté de tout faire pour y contribuer ". En vertu de décisions nationales, comme dans l'Hérault les candidats communistes arrivant en tête dans toutes les circonscriptions du département, le désistement de Bartolini fut annoncé par la Fédération du Var, trois jours avant le scrutin ; il fallait voter pour le maire SFIO du Luc, Gaudin, arrivé en deuxième position, afin de barrer la route à l'UNR. Mais, bien que la Fédération socialiste ait retiré ses candidats dans les autres circonscriptions, ce désistement suscita des résistances que Bartolini s'efforça, par son intervention personnelle, de combattre. Le dimanche suivant, 3 213 suffrages se portèrent sur son nom ; des bulletins imprimés pour le deuxième tour au nom de " Bartolini " avaient été déposés, en dépit du désistement, par l'administration dans certains bureaux de vote ; d'autres électeurs avaient préparé leur propre bulletin manuscrit. Toutefois, le candidat socialiste fut élu. Le 13 décembre, le comité central du Parti communiste consacrait sa séance à l'examen de la situation électorale. Dans son rapport, Waldeck-Rochet se demandait : " est-ce que notre tactique d'union a été appliquée sans réticences ni étroitesses partout où il le fallait ? ". Nous pouvons nous demander si une telle interrogation ne s'appliquait pas à la situation dracénoise.
Bartolini joua également un rôle important dans son parti. Réélu membre du comité central par le congrès de Paris (26-30 juin 1945), il fut réélu régulièrement jusqu'au congrès d'Ivry (3-7 juin 1954). Comme membre du comité central, il suivit l'activité des Fédérations qui possédaient des arsenaux de la Marine (Finistère, Brest, Manche, Cherbourg, Morbihan, Lorient) et des Fédérations méridionales (Basses et Hautes-Alpes, Gard). Mais, en fait, selon plusieurs témoignages, il aurait été déchargé de ses responsabilités au comité central à la suite du " complot " qui affecta beaucoup la Fédération communiste du Var en 1952. Membre du bureau fédéral du Var depuis 1945, secrétaire fédéral pendant quelques mois, Bartolini ne cessa d'inspirer la politique communiste dans le département. Il fut notamment le directeur politique de l'hebdomadaire fédéral Liberté varoise de 1947 à 1950. Homme d'action, très populaire dans son département, Bartolini s'identifia avec la vie du Parti communiste dans le Var à partir de 1932. Homme de la parole, beaucoup plus que de plume, il confia quelques souvenirs pour la plaquette anniversaire éditée en 1970 par la Fédération du Var du Parti communiste français et dans diverses petites enquêtes du quotidien communiste, Le Petit Varois, en 1966 notamment
BASCH(Victor),1863-1944 : Né dans une commune hongroise à Bratislava, il fait ses études à Paris où son père s’est fixé comme correspondant d’un journal viennois. Agrégé d’allemand, chargé de cours à la Faculté de Nancy et à celle de Rennes, avant d’enseigner à la Sorbonne, il prépare des thèses d’allemand et de philosophie. Cet intellectuel, absorbé par ses travaux universitaires, entre en politique avec l’Affaire Dreyfus. Il adhère dès sa création à la Ligue des Droits de l’Homme, ouvre sa maison de Rennes aux témoins lors
BATAILLE (Henry), 1872-1922 :
BAUËR (Henry), 1851-1915 :
BAZAINE 1811-1888 :
Né le 13 février 1811, le futur maréchal Bazaine s’engage à vingt ans comme simple soldat et conquiert tous les grades en Afrique. Sous-lieutenant à vingt-quatre ans et décoré quelques années plus tard, il prend part aux expéditions de Kabylie, de Mitianah et du Maroc comme capitaine et dirige les affaires arabes dans la subdivision de Tlemcen. La révolution de 1848 le trouve lieutenant-colonel. L’Empire en fait un général de brigade, et c’est avec ce grade qu’il participe à la guerre de Crimée dont il revient général de division. Envoyé en 1862 au Mexique en remplacement du général Forey, il prend le commandement du corps expéditionnaire envoyé au Mexique avec le malheureux Maximilien, et prend Puebla. En 1864, il est élevé à la dignité de maréchal. Par suite de son mariage avec une jeune mexicaine, il intrigue pour évincer l'empereur Maximilien. Disgracié à son retour en France, il doit à sa grande popularité d'être nommé successivement commandant du troisième corps et commandant en chef de la garde impériale. Le 15 juillet 1870, il est appelé à la tête du troisième corps de l’armée du Rhin, puis est nommé commandant en chef de l'armée du Rhin le 12 août 1870. Le 16 août lors de la bataille de Rezonville - Mars-la-tour Bazaine se porte aux avant-postes, et enveloppé par l'ennemi il est dégagé in extrémis par son escorte. Durant toute la journée il ne porte jamais la moindre attention au secteur de Mars-la-Tour et manque là une belle occasion de remporter cette bataille. Après maints déboires, et par ses hésitations il se laisse enfermer dans Metz. A l'annonce de la chute de l'empire, il veut jouer un rôle politique et négocie avec Bismarck, mais doit capituler en octobre 1870. Cette reddition paraît bien vite honteuse et le 6 octobre 1873, il est traîné devant les tribunaux. Reconnu coupable, il est condamné à la peine de mort avec dégradation militaire. Mac-Mahon commue la peine en vingt ans de détention avec dispense de l’humiliation de la dégradation. Transféré à Sainte-Marguerite après avoir perdu tout espoir de voir sa peine commuée, il s’enfuit le 8 août 1874. Après avoir paru en Suisse, en Belgique, en Angleterre, il se réfugie en Espagne, où il meurt le 20 septembre 1888.
BAUDRY D'ASSON (Armand de), 1836-1915 :Homme politique. Né le 15 juin 1836 à Rochesernière (Vendée), Armand de Baudry d’Asson est député de la Vendée de 1876 à 1914. Il participa à certains débats concernant les problèmes agricoles, en particulier l'élevage du cheval, s'opposa au projet de loi ayant pour objet de célébrer aux frais de l'Etat les funérailles de Jules Ferry et demanda à interpeller le Gouvernement (1893) sur les mesures prises pour rétablir l'ordre dans Paris. Il interpella le Gouvernement au sujet de l'expulsion des congrégations religieuses (1902) sur "l'État de guerre civile dans lequel M. le Président du Conseil à plongé la France" (1903). Il fut l'objet d'une mesure de censure en 1905 à la suite d'un incident provoqué par lui. A voté contre la loi sur le droit d'association. Il meurt le 12 mai 1915 à La Garnache (Vendée).
BEAUQUIER (Charles), 1833-1916 :
Homme politique. Né à Besançon (Doubs) le 19 décembre 1833, mort à Besançon le 12 août 1916. D&

Publié dans troisieme-republique

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